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    17/05/2022

    Les vendeuses de brochettes

    De la vente à la sauvette à la cuisine solidaire : bienvenue chez les Mamas de Grigny

    Par Matthieu Bidan , Thomas Porlon

    Elles vendaient des brochettes sur des petits barbecues improvisés à la sortie de la gare de Grigny. Mais lassées des saisies de la police, une petite dizaine de femmes s'est regroupée dans une association où elles cuisinent désormais pour les précaires.

    La marmite crépite. L’odeur des oignons et de la sauce tomate embaume la cuisine de l’épicerie sociale L’intermède, au cœur de Grigny. Cinq femmes, toutes immigrées, s’affairent autour de la préparation du repas du jour. « Pâtes à l’africaine » et salade de fruits en dessert. Deux fois par semaine, les « Mamas de Grigny » préparent des plats à destination des plus précaires de cette ville populaire de l’Essonne.

    Des brochettes à la gare

    Devant la gare de Grigny Centre, un petit groupe de femmes assises derrière leur barbecue do it yourself s’activent alors que les bus et les trains défilent. Les clients se pressent devant leur stand de brochettes improvisé. Ce sont ces femmes qui se sont regroupées dans les « Mamas de Grigny », un groupe où elles peuvent passer de la cuisine informelle de la gare à une action solidaire dans un vrai local. Elles alternent entre les jours devant la gare et les jours dans la cuisine prêtée à l’association. Sans ça, elles ne pourraient pas subvenir à leurs besoins. Cécile, l’une des figures du groupe, regrette cette situation :

    « A la gare, on n’est pas tranquilles. La police nous contrôle souvent. Ils jettent toute notre viande, ça nous fait du mal. »

    Elles ont donc monté cette association en 2019, accompagnées par Roberta, cheffe de projet pour l’ONG GRDR. Mafé, tiep, yassa, couscous, elles cuisinent à plusieurs, apprennent les règles d’hygiène et à gérer des stocks. Elles rêvent aujourd’hui d’un plus grand local où elles pourraient ouvrir un restaurant solidaire.

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